logo riva

ptrougeLA GUERRE DES ZÉBUS

2013

43 images

Rijasolo

planche

slideshow

texte

 

Les vols de zébus commis par ces jeunes qu'on appelle plus communément « dahalo » ou « malaso » sont le lot quotidien des populations vivant dans les régions du Sud de Madagascar. Cette tradition ancestrale, voire ce « sport régional », moyen pour les jeunes de prouver leur virilité, n'était autrefois cataloguée qu'au rang de petit délit de brousse par les autorités. Mais depuis plus d'un an le vol de zébus est devenu affaire d'Etat depuis que les dahalo se sont organisés en groupe, armées de fusil d'assaut, entraînés militairement et n'hésitant pas à tuer pour arriver à leur fin. En 2012 les esprits sont marqués par l'affaire Remenabila, un dahalo ayant sous ces ordres 200 à 300 malfaiteurs auteurs du vol de plusieurs milliers de zébus dans le Sud et de l'assassinat de 12 gendarmes à Iabohazo en juin 2012. Cette affaire déclenchera une opération militaire d'envergure, l'opération Tandroka, sensée rétablir l'ordre et capturer Remenabila, mort ou vif. Cette opération sera rapidement condamnée par les observateurs internationaux pour ses méthodes musclées et des cas d'exactions par les militaires envers des populations rurales. En début d'année, l'armée affirme finalement, mais sans grande conviction, que Remenabila a été tué lors d'une opération militaire anti-dahalo. Pour autant les vols de zébus n'ont pas cessé et, de l'aveu des autorités, ont même pris de l'ampleur. On parle d'un nouveau successeur à Remenabila dénommé Rekamainty. Entre mars et mai 2014 on compte plus de 100 morts et des milliers de réfugiés suite à des attaques de dahalo dans la partie Sud de Madagascar. Entre le 7 et le 9 mai, les villages d'Andranondambo et Ambatotsivala au nord d'Amboasary Sud s'accusent mutuellement de vols de zébus et s'affrontent causant la mort de 15 personnes. Quelques jours après, 150 militaires issus des forces de gendarmerie de Tana et de Fort Dauphin sont envoyés dans la région. La mission de cette opération militaire baptisée « Coup d'arrêt » reste similaire à l'opération Tandroka de fin 2012 : « pacifier » et « sécuriser » les campagnes malgaches dans l'Ouest et le Sud du pays. Dans le Sud, les forces armées sont concentrés sur une zone s'étendant de Betroka à Amboasary Sud, une zone extrêmement difficile d'accès, dépourvue d?électricité ou de réseau téléphonique. La situation ne semblant pas s'améliorer, l'armée décide début juin d'envoyer 90 militaires de plus et de poursuivre l'opération jusqu'à fin juin - début juillet 2014. Mais déjà les premières accusations d'intimidations et actes de violence par des militaires sur les habitants du village de Besakoa, 100 km au nord d'Amboasary Sud, vont une nouvelle fois ternir la crédibilité de l'Etat dans cette nouvelle « guerre des zébus ».

 

 

Top