En 1998, la tranquilité du hameau d'Ilakaka, au Sud de Madagascar fut complètement bouleversée le jour où un paysan découvrit que le sol renfermait une grande quantité de saphir.
La rumeur se propagea dans le reste de la Grande Ile. En quelques jours, la dizaine d'habitants d'Ilakaka vit affluer des milliers d'hommes, de femme et d'enfants venus s'installer pour creuser ce sol capable, dit-on, d'apporter la fortune avec quelques grammes de cette vato mena (pierre rose).
Aujourd'hui Ilakaka est devenue une ville champignon faite de baraques en bois (les plus riches construisent des maisons en dur) disposées anarchiquement autour de la nationale 7. Selon les autorités locales, on estime à 20 000 le nombre de personnes résidants à Ilakaka, mais ce chiffre est incertain, tant les va-et-vient sont incessants entre ceux qui se sont usés trop longtemps à chercher la précieuse pierre et qui décident finalement de lâcher prise, et ceux qui viennent tenter l'aventure. Ilakaka est une ville insalubre et a connu plusieurs épidémies de choléra.
La fièvre du saphir ayant rendue certains très riches, la ville doit aussi faire face à de nombreux problèmes de violences, de meurtres souvent liés à des règlements de compte, tandis que de jeunes femmes vendent leur corps dans les quelques bars de nuit, favorisant la propagation de MST comme la syphilis ou le SIDA. Des missions humanitaires de sensibilisation, comme celle menée par Médecins Du Monde en 2006, résorbent peu à peu ce problème.
Thaïlandais, Sri-Lankais, Européens et Américains viennent eux aussi s'installer. Ils connaissent bien ce type de business et savent que le marché international est demandeur du saphir d'Ilakaka dont on dit que sa qualité n'a pas d'équivalent dans le monde.
Certains géologues estiment que ce gisement, s'étendant sur près de 500 km², est l'un des plus grands du monde et qu'on pourra l'exploiter encore pour les cinquantes prochaines années.