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ptrougePerception citoyenne de l'Autorité en zone rurale à Madagascar.

Madagascar

Décembre 2015 - Février 2016

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Perception citoyenne de l'Autorité en zone rurale à Madagascar.

A Madagascar, 78% de la population vit à la campagne. Qui représente et détient le pouvoir dans ces zones rurales ?



J'ai photographié les personnes qui représentent l'Autorité dans le monde rural : L'homme d'Eglise, le gendarme, le chef de district (représentant local de l'Etat), le « roitelet », le chef Fokontany, le maire, le raiamandreny, le médecin traditionnel, etc.

Ces personnes ayant une fonction « autoritaire » en brousse ont pratiquement un pouvoir absolu parmi la population rurale. Ce pouvoir leur est octroyé soit par le peuple (élection), soit par l'Etat, soit par la tradition.

L'utilisation de ce pouvoir peut être utilisé à mauvais escient par son détenteur qui peut en abuser dans son intérêt personnel. Ces pratiques sont favorisées par l'apathie de la population rurale, le plus souvent illettrée (en 2014, 46 % des Malagasy ne savaient ni lire, ni écrire d'après le Ministère de l'Education Nationale) et en constante survie économique et alimentaire; apathie accentuée également par le discours politique ambiant affirmant que la fatalité serait la cause des problèmes des Malagasy. Ainsi l'idée d'exiger une amélioration de son quotidien ou de demander des comptes à ces représentants de l'Autorité n'est même pas (plus) envisagée. Cette mentalité s'est transmise de génération en génération et est devenue à la longue un schéma de pensée général chez les habitants des campagnes Malagasy. Cette forme traditionnelle peut prendre le nom de fihavanana, qui peut signifier solidarité, mais dans un sens plus large, peut prendre le sens de esprit de modération. Le fihavanana est une façon typiquement Malagasy d'aborder les relations humaines sur la Grande Île, et est une façon de « maintenir l'équilibre sociale » à Madagascar. Mais comme le dit l'écrivain Johary RAVALOSON, le fihavanana peut être un moyen d'asservir les plus pauvres et les moins éduqués face à ceux qui détiennent le pouvoir, l'Autorité, permettant ainsi d'annihiler tout projet contestataire.

 

 

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