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ptrougeLES DERNIERS SERBES DU KOSOVO

Avril-Mai 2008

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A la question « De quoi manquez-vous le plus aujourd?hui dans les enclaves ? », Obrad TIJABICH, maire d?un petit village de 95 âmes serbes en plein c?ur du Kosovo, répond « SLOBODA » (Liberté).

Un sentiment d?isolement et d?abandon s?est emparé de la population serbe depuis le 17 février 2008, date à laquelle le Kosovo proclamait sont indépendance face à la Serbie. Acte officialisé par les principaux pays de L?Union Européenne et soutenu par les Etats-Unis. 

Pour la population serbe vivant regroupée dans quelques enclaves, c?est la peur et l?incertitude. Le spectre des épurations ethnique et culturelle, qui suivirent la guerre de 1999 opposant l?armée serbe à L?UCK (Armée de libération du Kosovo), est encore bien présent.

A l?époque, 200 000 serbes avaient quitté la région. Aujourd?hui, ils sont encore 120 000 sur une population Kosovare de 1,8 million d?individus à 90% albanaise.

Malgré l?appui de Belgrade et de Moscou, l?isolement et la peur du contact avec cette nouvelle population Kosovare rendent la vie quotidienne encore plus compliquée.

A plus de 80 %, le ravitaillement se fait dans des centrales d?achats en Serbie, mais le passage des frontières est aléatoire. Les coupures d?eau et d?électricité sont quotidiennes et durent plusieurs heures. Pourtant, Belgrade achemine gratuitement l?électricité depuis la Serbie. On parle de sabotages. En cas de problèmes de santé importants, les patients doivent se rendre à Mitrovica, une ville du Kosovo qui compte plus de 13 000 serbes, ou à Belgrade à près de 400 kilomètres. « Les pathologies les plus fréquentes restent cependant dues au stress de l?isolement, surtout chez les jeunes » souligne le Dr Verica Drigant, médecin à Gorazdevac, une commune de 1350 habitants. Pour l?éducation des enfants, c?est la même problématique. Il est inenvisageable d?aller dans une école albanaise. Les villages possèdent en général une école primaire et secondaire. Pour la suite de la scolarisation, il faut aller à Mitrovica ou à Belgrade.

Il est difficile dans ces conditions de trouver du travail à l?extérieur. La jeunesse est durement confrontée au chômage. Les quelques activités professionnelles sont liées à la vie du village (petits commerces, agriculture, administration?).

A l?entrée des agglomérations, la présence permanente de véhicules blindés de la Kosovo Force (KFOR), la mission de l?OTAN déployée dans tout le pays, rassure. Elle est même jugée indispensable par les habitants. Mais cela ne suffit pas à calmer les esprits, car au-delà des problèmes du quotidien, c?est une page historique importante que la Serbie est contrainte de tourner.

Le drapeau serbe flotte toujours sur les hauteurs de la ville de Mitrovica, comme un signe de défiance et les panneaux routiers sont encore traduits en albanais et en serbe. Mais pour combien de temps ?

(Texte par Vincent WARTNER)

 

 

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